Traitement du prurit urémique par UVB TL01 : à travers une série de 22 cas - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
Le prurit urémique se définit par un prurit survenant chez des patients suivis pour une insuffisance rénale chronique au stade ou non de dialyse et après élimination d’autres causes de prurit. Plusieurs traitements existent. La photothérapie UVB a été essayée dans le prurit urémique essentiellement dans les cas réfractaires aux traitements usuels. L’objectif de notre travail était de déterminer la réponse au traitement par photothérapie UVB TL01 du prurit urémique à travers une série hospitalière.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive réalisée sur une période de 32 ans, de janvier 1990 à décembre 2022 et incluant 22 patients suivis au service de dermatologie de l’hôpital Hédi Chaker Sfax pour un prurit chronique confirmé d’origine urémique et traités par photothérapie UVB TL01.
Résultats |
Notre série comportait 22 cas de prurit urémique traités par photothérapie UVB TL01 diagnostiqués sur une période de 32 ans. L’âge médian dans notre série était de 63 ans avec des extrêmes de 26 à 81 ans. Le sex ratio (H/F) était de 2,1 (15H/7F). Tous les patients étaient suivis pour une insuffisance rénale chronique stade 5 (DFG<15mL/min/1,73 m2) avec une durée moyenne d’évolution de dix ans. Vingt patients étaient au stade d’hémodialyse avec une durée moyenne d’évolution de cinq ans. La durée d’évolution du prurit était variable allant de 1 mois à 1 an avec une moyenne de 4 mois. Ce prurit évoluait depuis environ 4 ans après le début des séances d’hémodialyse. L’intensité du prurit était évaluée par l’échelle WI-NRS : le prurit était léger chez cinq patients (22 %), essentiellement modéré chez quinze patients (69 %) et sévère chez seulement deux patients (9 %). Aucun patient n’avait un prurit très sévère. Concernant la prise en charge, tous les patients ont reçu des séances de photothérapie UVB TL01 à raison de 28 séances en moyenne avec un rythme de 2 séances par semaine dans 60 % des cas et de 3 séances par semaine dans 40 % des cas en association avec les antihistaminiques et les émollients. Le protocole utilisé était de débuter avec une dose d’attaque égale à 70 % de la dose érythémateuse minimale (DEM) avec augmentation de 0,1J/cm2 par séance. On a commencé par 0,3J/cm2 chez 16 patients de phototype III et la dose max était de 1,4J/cm2 et de 0,4J/cm2 chez 4 patients de (phototype IV) et la dose Max était de : 1,6J/cm2, et de 0,5J/cm2 chez 2 patients de (phototype V) et la dose Max était de : 2J/cm2. La dose cumulée variait de 1,9 à 64,3J/cm2 avec en moyenne 21,68J/cm2.
L’évolution était marquée par une amélioration du prurit dans 45 % des cas après un délai moyen de 1 mois : minime dans 30 % des cas, modérée dans 57 % des cas et importante dans 13 % des cas. La réponse au traitement était jugée inexistante dans 54 % des cas. Dans les cas où la réponse au traitement était satisfaisante, une récidive après arrêt du traitement avait été observée chez six patients (27 % des cas) dans des délais de 1 mois à 1 an avec une moyenne de 5 mois. Un érythème transitoire a été observé chez quatre patients et n’a pas nécessité l’interruption du traitement.
Discussion |
La photothérapie UVB est indiqué dans les formes réfractaires aux autres traitements grâce à son action : immunosuppressive par l’inhibition des médiateurs pro-inflammatoire (IL1/TNF alpha), action de modulation de différenciation des lymphocytes Th1 et Th2 avec une atténuation des réponses médiées par le Th1 et l’apoptose des mastocytes. Les principales études de la littérature étudiant l’efficacité de la photothérapie UVB à spectre étroit (TL01) et à spectre large dans le prurit urémique ont montré une réponse variable et une efficacité modérée et similaire avec un risque d’effet secondaire moins important dans le spectre étroit (TL01).
Conclusion |
La prise en charge du prurit urémique doit être globale et l’objectif du traitement est de contrôler la maladie et d’améliorer la qualité de vie. Plusieurs options thérapeutiques existent. Nous soulignons dans notre étude l’importance de la photothérapie UVB TL01 dans la prise en charge des formes réfractaires de prurit urémique chez des patients au stade de dialyse.
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Vol 45 - N° S2
P. A479-A480 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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